Cette semaine on aime [31.01.2022]
Pitch 92 feat. Confucius MC – Lullaby
Clip mis en ligne le 03 février 2022
du single « Lullaby » sur l’album « Intervals » chez High Focus Records (27 août 2021)
Pour achever la semaine d’un mois de janvier qui s’éternisait dans les brumes matinales, sortons de la grisaille avec un son hip hop beatmaké en douceur outre-Manche.
Pitch 92 et Confucius MC c’est l’association de deux grands esprits du rap londonien: l’un au beatmaking sur le titre « Lullaby » et l’autre aux rimes. Confucius MC, déjà quelques années de prose dans le stylo, a travaillé avec des enfants du Sud de Londres sur des ateliers d’écriture. Il accorde beaucoup d’importance aux rimes, à la prosodie de son rap, ainsi qu’à des thématiques sociales et urbaines.
Le clip nous fait survoler une banlieue londonienne à l’architecture typiquement populaire, des habitats ouvriers alignés le long de rues rectilignes rougies par la brique. Les gosses y écoutent le même rap qu’à New-York, à la différence que les jersey des Yankees sont troqués pour des maillots de West Ham Utd, Charlton, Wimbledon ou Arsenal.
« Lullaby » est l’un des titres les plus smooth de l’album de Pitch 92, influencé on l’aura compris, par les beats 90’s qui avaient cours sous les arches du Brooklyn Bridge.
James Digger & Masta Ace – Bitter
Titre issu de l’album « Badaboombap vol. 2 »
A sortir le 25 mars 2022 chez Modulor
« Find a better way is what the best you do » serine Masta Ace dans ce titre issu d’un bel album à venir pour le 25 mars 2022. Un message pour les plus jeunes générations (eh ouais, Masta Ace affiche la cinquantaine), et un clip tourné dans des rues de New-York où la solidarité côtoie toutes les formes de violences.
D’abord il y a l’album « Badaboombap Vol. 2 », un objet musical hip hop construit par le beatmaker breton James Digger. Un album qui promet, comme le premier volume sorti en 2020, d’affoler très vite les ventes, surtout parce qu’en sortie limitée. Les puristes du vinyle et du hip hop sont donc prévenus.
Sur l’album, des collaborations françaises (Passi et Rockin’Squat), américaines (Masta Ace, 4-Ize et Mad Squablz) ou québécoise (Tedji & Helmé), sur des prods boombap, qui vont du sombre (« Poussière »), au militant (« Sergio Leone ») en passant par le jazzy (« Stupid Mother Fffff »).
Masta Ace livre une histoire de rue, un conte urbain où un jeune gosse des rues d’un quartier de New-York où on grille les saucisses à hot-dog sur le trottoir peut tomber dans les milles pièges tendues par la street. Le message est clair: faire les bons choix, ne jamais rater une occasion d’apprendre sans pour autant se renier.
El Khat – Djaja
Titre issu de l’album « Aalbat Alawi Op.99 »
A sortir le 25 mars chez Glitterbeat Records
On quitte Londres et New-York pour les rues de Tel Aviv et Jaffa, où la débrouille fait des merveilles. Le groupe El Khat fait sonner avec brio sa musique dans ce titre où les instruments sont fabriqués avec des produits de consommation courante. Hommage à la boite de conserve format XXL de macédoine de légumes reconvertie en percu.
Le maître d’oeuvre de ce fait-mains musical est Eyal el Wahab, jeune musicien israëlien de la diaspora yéménite. La musique, et le recyclage des objets en instruments est un marqueur fort de la musique populaire yéménite.
Le clip s’amuse avec les codes de la télévision arabe des années 1980. le grain est épais, les couleurs passent du terne au flashy, Prosper vient se rappeler au bon souvenir du pain d’épices, Carlos Santillana claque un but, cheveux et barbes sont négligés. En revanche, on ne négligera pas de danser et claquer des mains sur un titre plein de joie.
Lady Wray – Under the Sun
Single issu de l’album « Piece of Me »
Sorti le 28 janvier chez Big Crown
Après s’être entouré des douceurs du rap londonien puis new-yorkais, et du rythme d’El Khat, allons nous dorer la pilule au soleil avec le nouvel album de Lady Wray sorti fin janvier.
« Piece of Me » réconciliera tous ceux qui avaient l’évolution du RnB en horreur avec ce genre pourtant conséquent dans le paysage musical.
Lady Wray est une ancienne protégée de Missy Elliott et Timbaland. Après une longue pause, elle revient donc, accompagnée du producteur de Lana Del Rey, Leon Michels.
Originaire de Virginie, Nicole Wray aka Lady Wray emmène avec elle tout un énorme background soul et hip hop, dans des mélodies RnB qui ne tombent jamais dans le mielleux. L’ensemble est jazzy, soul et ensoleillé, comme le titre « Under the Sun ».
Un titre pour lequel Lady Wray joue avec les codes (la conduite cheveux au vent dans une décapotable vintage) et où derrière le maquillage abondant et les habits flashy se cache une voix qui a quelque chose des voix de la Motown. Un album RnB « intelligent » qui fait la synthèse de tout ce que la soul a égrainé comme sonorités dans les années 2000.