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La Méridienne – Professeur Puttler et Anne Jeannot, Master Droit européen franco-allemand


Madame la Professeure Puttler, Professeur de Droit public et de droit international à l’Université de Bochum, Allemagne, et Anne Jeannot, maitre de Conférences en droit public à l’Université de Tours, Docteure honoris causa de la Faculté de Droit de Bochum nous présentent le Master droit européen franco-allemand, qui vise à former des juristes de haut niveau, avec une compétence en droit français, allemand et européen, et bilingues.

Le 19 septembre 2024, se tiendra une conférence sur « La protection du patrimoine linguistique européen. La Charte européenne des langues régionales ou minoritaires en France et en Allemagne» : nos invitées nous en disent plus.


Liens

Master en droit européen, parcours franco-allemand

Master Droit européen – FRANCO-ALLEMAND

Charte européenne des langues régionales ou minoritaires


Repéré par Véronique Fabry, Responsable administrative de l’Institut de Recherches Juridiques Interdisciplinaires François-Rabelais (IRJI)

Extrait sur la coopération franco-allemande


15 septembre 1958, 2ème jour de la rencontre entre de Gaulle et Adenauer à Colombey-les-deux-Églises. Le général relate ainsi cette rencontre dans ses Mémoires d’espoir : « Dès qu’il comprend que mon retour est autre chose qu’un épisode, le Chancelier demande à me voir. C’est à Colombey-les-deux-Églises que je le reçois, les 14 et 15 septembre 1958. Il me semble, en effet, qu’il convient de donner à la rencontre une marque exceptionnelle et que, pour l’explication historique que vont avoir entre eux, au nom de leurs deux peuples, ce vieux Français et ce très vieil Allemand, le cadre d’une maison familiale a plus de signification que n’en aurait le décor d’un palais. Ma femme et moi faisons donc au Chancelier les modestes honneurs de La Boisserie. Me voici en tête à tête avec Konrad Adenauer. Tout de suite, il me pose la question de confiance. « Je viens à vous », me dit-il, « parce que je vous considère comme quelqu’un qui est en mesure d’orienter le cours des événements. Votre personnalité, ce que vous avez fait déjà au service de votre pays, enfin les conditions dans lesquelles vous avez repris le pouvoir, vous en donnent les moyens. Or, nos deux peuples se trouvent, l’un par rapport à l’autre, actuellement et pour la première fois, dans une situation qui leur permet de placer leurs relations sur des bases entièrement nouvelles, celles d’une cordiale coopération. Certes, les choses ne sont pas, pour le moment, en mauvaise voie à cet égard. Mais ce qui a été fait déjà dans le bon sens n’a tenu qu’à des circonstances, extrêmement pressantes il est vrai, mais passagères à l’échelle de l’Histoire : la défaite du côté allemand, la lassitude du côté français. Il s’agit maintenant de savoir si quelque chose de durable va être réalisé. Suivant ce que, personnellement, vous voudrez et ferez, la France et l’Allemagne pourront, ou bien vraiment s’entendre pour un long avenir, à l’immense bénéfice de toutes deux et de l’Europe, ou bien rester mutuellement éloignées et, par-là, vouées à s’opposer encore pour leur malheur. Si le rapprochement réel de nos pays est dans vos intentions, laissez-moi vous dire que je suis résolu à y travailler avec vous et que j’ai moi- même, à cet égard, certaines possibilités. Il y a, en effet, onze ans que j’exerce les fonctions de Chancelier et, malgré mon grand âge, je pense pouvoir le faire encore quelque temps. Or, le crédit qui m’est accordé et, d’autre part, mon passé, au cours duquel je n’ai eu pour Hitler et ses gens que réprobation et mépris et reçu d’eux que sévices infligés à moi-même et aux miens, me mettent à même de conduire dans le sens voulu la politique de l’Allemagne. Mais vous ? Quelle direction comptez-vous donner à celle de la France ? »