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[Playlist] Chester Watson – A Japanese Horror Film

Album : Japanese Horror Film

Label : POW Recordings

Genre : Hip-hop/Rap

Bandcamp


À 23 ans, Chester Watson est loin de faire figure de petit nouveau. Le rappeur de Saint-Louis, Missouri, compte déjà trois mixtapes à son actif et signe ici un opus entre discrétion, sons bruts et prods sombres. Il a déjà tout d’un grand.

Issu d’une famille de neuf enfants, entre un père absent, de lourds problèmes d’argent, Chester semblait bien mal parti. Mais c’était sans compter sa détermination et sa précocité sans faille qui le poussent à exceller à l’école. Diplômé en trois ans de l’université de Floride, ou il y étudiera même le ballet, son premier amour ! Sa passion pour le rap naitra plus tard. Grâce à un freestyle d’Earl Sweatshirt, rappeur auquel il est très souvent comparé.

« Japanese Horror Film » est-il un album concept ? Peut–être ou non… Mais c’est définitivement un album mystique tant les vers méticuleusement structurés aux sketchs et aux extraits de dialogues étendus de Shogun Assassin, créent une mythologie dense et séduisante.

Chester Watson fait partie d’une longue lignée de rappeurs monotones qui sont plus fiers de leur stylo que de leur présence, combinant la complexité de GZA (dont il partage également la fascination de samouraï) avec l’absurde de MF Doom. Watson utilise sa musique pour construire quelque chose de fantastique et conceptuel.

Dès le premier morceau «Life Wrote Itself », il raconte la sagesse transmise par les dieux et les extraterrestres et véhiculée par les chamans et les pyramides. Et c’est juste un échauffement pour les pistes qui suivent sur les mondes spirituels, les voyages inter-dimensionnels et la réincarnation. C’est fascinant, immersif et d’une spiritualité dégoulinante.

L’album échappe à une lecture linéaire, Dans des passages parlés entre les couplets, Watson dialogue avec des voix célestes qui l’informent de ses vies passées et de son grand destin. Des échanges sur l’Atlantide ou les tenants et les aboutissants de la projection astrale sans impact sur le plan narratif, mais créant quand même un sentiment d’apesanteur assez unique.

Avec sa voix étroite et sans chi-chi Watson délivre un album aussi passionnant que divertissant et délicat. Il n’en dit jamais trop laissant les portes ouvertes à la rêverie et pourquoi pas au voyage astral ! Envoûtant.