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[Playlist] Jambù e Os Miticos Sons da Amazônia

Album : Jambù e Os Miticos Sons da Amazônia

Label :Analog Africa

Genre : Carimbo

Bandcamp


La géographie brésilienne dévoile une variété inouïe de paysages, de carrefours, de sociétés, de climats, de types d’occupations humaines.
Il en est de même avec la musique brésilienne, vous le savez bien, avec pour aller vite le samba de rio de janeiro, le frevo et le manguebeat de recife ; le forro du nordeste.


Avec la dernière sortie d’Analog Africa  »Jambu e Os Miticos Sons da Amazônia », nous explorerons l’Etat de Parà (deux fois la surface de la France) et sa ville portuaire Belem, pour du carimbo décliné à beaucoup de sauces. Qui dit ports, dit transits, échanges, flux permanents de personnes aux destins et aux qualités amples.
L’État du Pará, à l’extrême nord du Brésil est doté d’une identité musicale remarquable dont la siriá et le carimbó. Les Paraenses restèrent aussi à l’écoute des musiques des Caraïbes voisine dont les radios diffusent cumbia colombienne, reggae jamaïcain ou merengue dominicain.


Les chercheurs, amateurs de carimbo – la plupart s’alimentant à la Skol – arrivent à s’entendre sur le coup de génie de Pinduca qui, en tant que pandeiriste éclairé, sut transformer les rythmes populaires de l’intérieur du Paraense en tubes nationaux en mélangeant des styles traditionnels “pau e corda” (bois et corde) et le “carimbó de raiz”. En somme, et comme souvent, du nouveau avec des bribes d’ancien.


C’est ainsi que  »Jambu e Os Miticos Sons da Amazônia » nous précipite dans un tourbillon hypnotique où la base restent les tambours et les choeurs évoquant les rudes conditions de vie. Nous voilà témoin d’un véritable battle, avec les parangons Pinduca, Mestre Verequete, Mestre Vieira, Mestre Cupijo ; chacun se disputant -en toute modestie- le titre de roi du carimbo. On y trouve aussi des lambadas (là encore la paternité est disputée, heureusement l’année 1976 reste unanimement celle reconnue de sa naissance) et du sirimbó, mot-valise qui désigne la fusion entre la siriá et le carimbó.


Tout ceci se passe dans les 70’s avec en sus un soupçon d’ambiance western, des incantations de candomble rappelant l’héritage esclavagiste, ainsi qu’une effusion musicale responsable de plus d’histoires d’amour que bien des sites de rencontre. Les paroles n’ont pas vocation à rejoindre Romain Gary ou Chico Buarque au panthéon de la littérature, mais celles-ci n’ont pas à rougir de leur simplicité. On va à l’essentiel sans ornement, et ces carimbós, sirimbós, lambadas en disent autant que bien des discours.

Juste légitimation, en 2014 le carimbo fut reconnu comme Patrimoine Culturel Brésilien.


Voici un documentaire produit en 2002 « Chama Verequete », retraçant le parcours de Mestre Verequete.