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Chronique : The Roots, B.O. de l’été.

The Roots, How I Got Over.

The Roots – How I got over.2010 Def Jam

Neuvième album studio* de “ The Roots from PHILLY” où l’héritage musical est omniprésent : celui des O’jays, Spinners, Billy Paul, Teddy Pendergrass (qui nous a quitté récemment), Stylistics, Darryl Hall & John Oates … « The Sound Of Philadelphy records ». Philadelphie, c’est aussi une bête de scène hip-hop, le vétéran Schooly D, le super possee Army of the Pharaohs, Jazzy Jeff

Les Roots ont réussi à digérer toutes ces influences, et le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils sont dignes de cet héritage. Cet album ne déroge pas à la règle, l’alchimie soul et hip-hop fonctionne à merveille, ils nous ont encore bien eus…

Dès la première partie de l’album, on comprend un peu mieux à quelle sauce on va être mangé : quelques accords de piano bien plaqués et des refrains accrocheurs pour tout l’été, de Dice Raw, P.O.R.N, Monster of Folk et John Legend, soutenus par la frappe toujours aussi sèche de Questlove.

Dice Raw, un vieux de la vieille, présent dès 95 qui éclabousse véritablement de tout son talent cet album. Notons l’énorme « Radio Daze », et le très conscient « How i got over », traitant de l’exclusion, jamais en reste sur ces thèmes, comme à chaque fois, et   « Dear God 2.0 » pour l’addiction aux nouvelles technologies.

Tout au long de l’album, Black Tough est épaulé au mic d’un tas d’invités. Il n’a rien perdu de son flow, sa voix se fait de plus en plus rocailleuse avec le temps…Truck North, STS, Blu, Phonte (Little Brother) font également le taf niveau mc, et assurent un parfait relais aux refrains chantés.

Les thèmes se font plus virils en deuxième partie, sans perdre en cohérence. Un album homogène donc, qui prendra sa dimension en live, meilleur moyen d’apprécier ce groupe à sa juste valeur.

Le son des racines a bien évolué, depuis l’époque dorée du jazz-rap dans la cave crasseuse, des excellents « Do you want more ?!  » et « Illadelph Halflife ». Après s’être pas mal cherché lors de ces derniers albums, au niveau du style des compositions, et des membres… Malgré tout, force est de constater que dans leur discographie, les écarts sont rares et se comptent au nombres de quelques titres anecdotiques.

L’équilibre du groupe s’est trouvé dans la rencontre et l’échange avec de nouvelles voix, qu’elles soient du cru ou pas. Point d’auto-tune ici, ni de r’n’b dégoulinant. Déjà exploré lors des précédents albums, les refrains chantés de mâles sensibles sont assumés, tout en restant fondamentalement hip-hop. Ce qui n’est pas simple en soi.

On peut compter sur eux, le Late Night Show** n’y changera rien, sauf à retarder le prochain opus…Damn !

* On a inclus « the organix » trop souvent oublié.

** Les Roots sont devenus le House Band d’un show TV quotidien.

Jonathan.