Radio Campus Tours – 99.5 FM

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Cette semaine on aime [07.06.2022]

Jeshi – Universal Credit

Titre : Generation

Label : Because Music

Sortie : 27 mai 2022


Après le raz-de-marée que fût le genre de la UK drill, l’Angleterre avait un besoin de se renouveler, ou du moins de revenir vers un rap prenant du recul sur l’état actuel du pays et de la jeunesse qui le compose. Slowthai, Knucks ou DC sont quelques brides de cette mouvance qui renoue avec un rap conscient de son environnement, où l’interprète se place en tant qu’observateur. La dernière flèche montante se prénomme Jeshi. Retour vers un 2step mêlé avec quelques décombres de la UK drill, il prend le temps d’étaler tout son talent sur son premier album Universal Credit, référence directe à l’aide sociale versée aux bas revenu. Un titre qui annonce la couleur, étendard des thématiques qui guident l’album. Preuve avec le titre Generation, reflet des difficultés sociales qui touche les jeunes anglais délaissés. 

Gaika – War island OST

Titre : Eternals Tears

Label : The Spectacular Empire

Date de sortie : 29 avril 2022


Dans la musique, le genre de l’industriel se détruit en permanence pour ensuite se reconstruire sous une forme nouvelle. C’est ce que le producteur Gaika réussit à faire pour donner naissance à un “dancehall gothic » comme il l’aime le dire. De ce fait, il propose un album sous forme de bande originale nommée War Island. Enclavé sous des synthétiseurs et des MPC, Gaika nous raconte l’état de l’Angleterre, entre isolationnisme et un gouvernement toujours plus éloigné du peuple. Pour l’aider à transmettre son message, ceux sont des vocalistes tels que Nick Leon ou Howe qui déposent leur voix. Sous ces treize pistes, Gaika offre l’un des disques les plus surprenant de ce début d’année. Comme illustration du disque, le titre Eternals Tears.      

Quelle Chris – DEATHFAME

Titre : Sky is Blue Because the Sunset is Red

Label : Mello Music Group

Date de sortie : 13 mai 2022


Cela fait près d’une décennie que le rappeur de Détroit Quelle Chris propose un phrasé monocorde à la manière d’un conteur mélancolique, le buste penché contre la fenêtre qui donne vue sur les aléas de la vie. Après s’être installé avec solidité dans le rap underground de la côte East des Etats-Unis avec son album au titre à rallonge “Being you is great, I wish I could be you more often” en 2017, Chris ne fait qu’explorer de nouveaux concept à chaque projet. Avec DEATHFAME paru cette année, il médite sur l’état de sa carrière et à quel point, pour devenir une célébrité, il faut créer un culte de l’adoration à travers une image qui ne nous ressemble pas. Un pont qui nous mène à la deuxième thématique du disque, la mort de sa propre personne en voulant tendre la joue à notoriété. Pour illustrer le tout, on y trouve le titre The Sky is Blue Because the Sunset is Red produit par la légende Knxwnledge, des notes de pianos séquencées de manière à détruire la rythmique et la voix des rappeurs Pink Siifu et MoRuf.

070 Shake – You Can’t Kill Me

Titre : Medicine

label : G.O.O.D.

date de sortie : 3 juin 2022



Lorsque l’on est adolescent, chaque image peut servir de symbole cathartique. On s’émerveille face à une pluie d’étoiles, d’un goudron brûlant un jour d’été ou d’un moment en suspens avec ses amis. Pour cristalliser ces instants, des œuvres culturelles entrent en compte et notamment la musique. La chanteuse/rappeuse du New Jersey 070 Shake semble avoir réussi à manier les artefacts émotionnels qui guident les jeunes. Mal-être constant, doutes permanent canalisés sous des synthétiseurs astrals et une voix unique. Après avoir gagné une notoriété par son apparition sur l’album de Kanye West en 2018, elle expose son talent dans l’album Modus Vivendi en 2020. A présent, elle revient avec You Can’t Kill Me. Entièrement produit par le producteur légendaire Mike Dean, manipulateur de claviers Roland et des Moog, qui offre une musique en lévitation constante. Ce sont donc des ascenseurs émotionnels qui guident les 14 pistes de l’album. Medicine est sûrement le titre le plus purgatif, des synthétiseurs tiré d’un film de Cronenberg, avec toujours cette envie d’exprimer la destruction du corps dans ses paroles.