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La Méridienne – Denis Saint-Amand, les littératures sauvages

« Enfin les ronds-points servent à quelque chose » © La Rue ou rien – cité dans 1871 raisons d’y croire logiques et imaginaire des Gilets jaunes, Denis Saint-Amand

Le 27 février 2023, le laboratoire ICD de l’Université de Tours proposait un séminaire avec Denis Saint-Amand, chercheur qualifié du FNRS à l’Université de Namur : « Les littératures sauvages : formes, usages, circulations» ; avec Maryline Heck (Université de Tours/ICD) et Léo Vesco (Université de Tours/ED 616 Humanités et Langues).
Denis Saint-Amand répond ici aux questions de Melissa Wyckhuyse.



Denis Saint-Amand explore principalement le domaine de la littérature française contemporaine (XIXe-XXIe siècles) dans une optique fondamentalement transdisciplinaire qui mobilise les outils de l’historien, du sociologue et du poéticien. Il a consacré plusieurs travaux aux rouages de la vie littéraire (sociabilités littéraires, rites et croyances, querelles, mises en scène d’auteurs, médiations et supports du littéraire) et à l’analyse de textes modernes (en particulier de l’œuvre d’Arthur Rimbaud).
Codirecteur des revues Parade sauvage et COnTEXTES, il est notamment l’auteur de La Littérature à l’ombre (Classiques Garnier, 2012), Le Dictionnaire détourné (PUR, 2013), La Préface (dir., avec M.-P. Luneau, Classiques Garnier, 2016), La Dynamique des groupes littéraires (dir., PULg, 2016), Le Style potache (La Baconnière, 2019), Poétique du Chat Noir (dir., avec C. Crépiat et J. Schuh, PU Nanterre, 2021) et Railler aux éclats (dir., avec D. Vrydaghs, PUR, 2021). Attentif aux productions littéraires évoluant en dehors du marché du livre, spontanées, artisanales et éphémères, il se penche actuellement sur la littérature sauvage et est responsable du mandat d’impulsion scientifique FNRS « Tags, collages, banderoles : sociopoétique des écritures sauvages de la contestation en France (2016-2022) ». 


« Ok Manu on traverse » © La Rue ou rien – cité dans 1871 raisons d’y croire logiques et imaginaire des Gilets jaunes, Denis Saint-Amand

« Dans L’Institution de la littérature, Jacques Dubois désignait comme « littératures sauvages » les écrits « qui ne participent d’aucun des réseaux [habituels] de production-diffusion, qui s’expriment de façon plus ou moins spontanée et se manifestent à travers des canaux de fortune ». Ces productions, souvent non institutionnelles et d’esprit contestataire, telles tags, banderoles ou pancartes, misent sur le lyrisme, la fiction ou l’expérimentation formelle. Étudier ces objets consiste à observer des modes d’existence de formes littéraires hors du monde éditorial et de l’institution, et à penser la littérature comme une pratique polymorphe autorisant différents usages sociaux. Cette séance du séminaire reviendra sur les enjeux et conditions d’une telle enquête, et proposera une réflexion sur la poétique des littératures sauvages, sur leurs logiques et sur leurs modes de circulation. »

  • Denis Saint-Amand, « “Elle le quitte, il la tue”. Les collages féministes, une littérature sauvage », Atelier de théorie littéraire de Fabula.
  • Denis Saint-Amand, « 1871 raisons d’y croire, logiques et imaginaire des Gilets jaunes », Nineteenth-Century French Studies, vol. 49, n°3-4 (Spring-Summer), 2021, p. 374-395.