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Cette semaine on aime [22.11.2021]

Kaytranada – @Payforhaïti

Titre issu d' »Intimidated »

Sorti le 19 novembre sur RCA Records


Pour débuter la semaine sur les chapeaux de roue, on s’intéresse au nouvel EP du producteur montréalais Kaytranada, Intimidated contenant trois titres aux saveurs bien distinctes. Adepte d’une esthétique empruntée au funk et à la disco, le producteur aseptise le tout en y incorporant ses propres patterns de batterie pour un rendu unique qui aura su faire danser toute une tranche de la population depuis quelques années à présent. Pour l’accompagner sur ce nouvel effort, ce sont trois artistes qui s’illustrent, à commencer par la chanteuse H.E.R., le bassiste Thundercat ainsi que le rappeur haïtien Mach-Hommy.

Ainsi, si le titre éponyme qui introduit l’EP repose sur une formule quelque peu réchauffée, forcé de constater que la formule fonctionne toujours à merveille. Cependant, il faut s’attarder sur le titre $payforhaiti où le rappeur Mach-Hommy dépose sa voix pour déceler une réelle prise de risque dans la forme. Le rappeur arrive à faire se mouvoir son phrasé tout en érigeant des propos engagés en rapport avec la situation critique au Haïti. Une belle conclusion qui marque la fin d’un court mais efficace projet.

L’éclair – P+R

Titre issu de l’album « Confusion »

Sorti le 12 novembre sur Bongo Joe


La Suisse a toujours su nous réserver de belles surprises musicales, notamment grâce au label Bongo Joe. Un magasin et label qui s’exerce à promouvoir des artistes n’ayant pas peur de mélanger les genres musicaux pour un rendu souvent unique tellement chacun des artistes signés brasse et associe une variété d’instruments, de rythmiques et de dialectes. Preuve en est avec le dernier album de L’éclair, « Confusion »

Dans ce disque se distille des inspirations psychédéliques avec des atmosphères vaporeuses inspirées du krautrock mais également de tout un pan du hip hop allant de MF Doom à J Dilla. L’ensemble, lui, se voit être surplombé par une utilisation de batterie façon jazz. Cette pluralité de genres offre un condensé unique que le groupe de huit musiciens reproduit sur scène avec synthétiseurs, guitares, basse et batterie en action. 

Meule – Gateaway

Titre issu de « Meule »

Sorti le 26 octobre chez Figures Libres Records


On opte pour le chauvinisme concernant cette sortie car c’est le groupe Meule, originaire de Tours, qui vient tout juste de faire paraître leur dernier EP éponyme. Lors de ces six pistes, l’idée est d’expérimenter en un flux continu. Les claviers viennent se confronter aux guitares acidulées et aux bruits sourds de la batterie pour une cacophonie organisée. Surplombé par la voix du chanteur qui répète des phrases en boucle et le cocktail devient explosif, quasi jubilatoire.

Que ce soit « Flush« , « Gateaway » ou « Castus d’Hiver« , chaque titre respecte une forme progressive où, au fur et à mesure, celles-ci s’embrasent, et où chacun des instruments se fait de plus en plus entendre. Avec des airs de bande originale de jeu vidéo et des inspirations encore une fois tirées du krautrock, l’auditeur aura une replay value plus que satisfaisante. 

Dos Santos – Lejos De Ti

Titre issu de « City of Mirrors »

Sorti le 15 octobre 2021 chez International Anthem


Pour conclure nos coups de cœur de la semaine, il va falloir se rendre à Chicago. Cette ville multiculturelle a, depuis plus d’un siècle maintenant, toujours été le théâtre d’un fourmillement d’acteurs s’impliquant dans une pluralité de thématiques aussi bien culturelles que sociales. Cela est notamment dû à un brassage ethnique important qui donne naissance, par exemple, à un projet tel que City of Mirrors du groupe Dos Santos

En effet, il est question d’ériger le patrimoine mexicain mais surtout de relever les problématiques socio-politiques qui règnent entre les Etats-Unis et le Mexique. Cela passe alors par l’analogie du mur, aussi bien celui fait de béton à la frontière que celui fait de préjugés et de méfiance. Alors s’entrechoquent un jazz orthodoxe avec le genre local Huapango qui met à l’honneur des roulements de batterie et l’apport d’une guitare jarana. Sur treize pistes se déverse une tripotée d’étrangetés qui ne vous laissera pas en reste.