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[Playlist] João Selva – Navegar

Artiste : João Selva

Album : Navegar

Label : Underdog Records

Genre : tropicalisme, jazz, funk

Avec l’album « Navegar », João Selva propose bien plus qu’un voyage au sein de « l’Atlantique noir » lusophone.  C’est un vrai manifeste à découvrir l’ensemble des sonorités, instruments, rythmes, univers et cultures du Brésil, de Rio jusqu’au Nordeste, mais aussi du Cap-Vert et des Caraïbes.

João Selva est un carioca, natif de Rio, il a grandi avec un père pasteur à Ipanema, dans une maison ouverte à tous, aux anciens détenus et artistes convertis par les bonnes paroles paternelles. Bien que Rio de Janeiro soit déjà un creuset musical, João Selva parcourt le monde et s’initie aux différentes musiques brésiliennes : capoeira angola de Bahia, samba de roda (variante bahianaise de la samba importée plus tard à Rio), maracatu et coco de roda du Pernambouc. L’artiste touche-à-tout pose alors ses valises à Lyon, et c’est avec un autre artiste, Bruno Patchworks, qu’il compose ses premiers morceaux.

« Navegar », premier titre de l’album annonce la couleur : place au tropicalisme, aux rythmes créoles et au berimbau sur des pas chassés de capoeira qui nous font faire le grand écart de Salvador de Bahia à Praia.

Avec « Cadê você » João Selva nous entraîne dans un titre teinté de funk, presque disco, dont le clip fait de collages nous plonge dans une ambiance très seventies où son personnage ressemble à un agent secret de pacotille en goguette à Rio.

Flavia Coelho, artiste brésilienne avec qui il avait chanté au sein du groupe électro Sociedade Recreativa, le rejoint sur le titre « Meu mano », plus jazzy et cuivré, mais toujours groove.

On reprend la balade lusophone sur l’Atlantique Noir avec « Camara », titre aux sonorités funana du Cap-Vert, et on part alors pour de bon dans un tourbillon de sonorités tropicales avec « Meu mundo » et le très funky « Devagar ».

Les deux derniers titres, sur un rythme légèrement nonchalant nous font déjà regretter que l’album se termine, et parfument l’ensemble de cette saudade indéfinissable que seuls les vrais cariocas connaissent lorsque s’éloigne d’eux l’ensemble des parfums du Brésil.

« Navegar » de João Selva est aussi didactique dans son approche des musiques lusophones que subtil dans les émotions qu’il provoque. João Selva conjugue tout à la fois les richesses du pays-continent qui est le sien, en même temps que les cultures du vaste « Atlantique Noir », présent sur tout l’album.