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Cette semaine, on aime… (02.12.2020)

Chaque semaine, l’équipe de prog’ musicale propose de mettre en avant cinq titres coups de cœur de la semaine.

Gystere – Strange Breathin
Extrait de l’album A Little Story – sorti le 20 novembre 2020
Sur le label Sodasound

Le 20 novembre, le français Gystere a sorti son premier album : A Little Story. En dix épisodes, le cadavre exquis musical prend vie et déborde des terrains connus. Entre imaginaire SF, psych-funk moderne et pop, Gystere propulse son vaisseau DIY à l’artisanat 70s et 80s. On est pas loin d’un Funkadelic 3.0.

Sur le titre  »Strange Breath », Gystere continue de construire son univers afrofunk cosmique teinté de pop captivante et parsemé de funk 80’s que ne renierait pas ce bon Rick James. Avec son cortège de coloris fluo, de basses clinquantes et de dauphins narquois, soyons clair, Gystere est bien barré.

Sly5thAve featuring Denitia – Right Here (NYC Edit)
Single Right Here – sorti le 26 novembre 2020
Sur le label Tru Thoughts Records

Le fameux Sly5thAve, à qui on doit « The Invisible Man » l’album hommage à Dr Dre version jazz orchestral, a sorti un nouvel album « What It Is » en septembre 2020. Mais aujourd’hui c’est une version du titre « Right Here » feat. Denitia que je vous propose.

Une version live enregistrée au Bridge Studios à New York, beaucoup plus acoustique puisqu’elle remplace les boites à rythmes, instruments électroniques… de la version originale par une batterie, guitare électrique, Rhodes, Juno-60 et une basse très profonde, très ronde. Bien sûr, la voix de Denitia Odigie, une chanteuse, compositrice et guitariste Américaine officiant dans les styles indie-pop/R&B/électronique accompagne ces instruments.
Un joli morceau à découvrir ..

Alfredo Linares – Friends
Extrait de l’album Lo Que Tengo – Réédition à sortir le 4 décembre 2020
Sur le label Vampisoul

La Salsa, fusion de rythmes et de formes musicales, a inondé quasiment l’ensemble du continent Latino-Américain depuis sa naissance, estimée au milieu des années 1920. Au tournant des années 70 et 80, l’un de ses représentants les plus respectés se nomme Alfredo « El Inca » Linares et est de nationalité Péruvienne. Le pianiste sort en 1980 un album plus que remarqué, encensé par certains puristes du genre: Lo Que Tengo, enregistré à Caracas avec la crème des musiciens Vénézuéliens de l’époque. Album que le label Espagnol Vampisoul a eu l’excellente idée de rééditer en cette fin 2020, histoire de réchauffer nos âmes quelque peu abasourdies en ce moment.

Le morceau de clôture de Lo Que Tengo n’est pourtant pas une salsa mais une véritable bombe Latin Jazz! Toute l’aisance du jeu de piano du maestro s’y exprime. Après une intro, somme toute assez classique, s’invite rapidement une belle dose de sonorités flirtant avec le psychédélisme, s’y ajoutent de remuantes percussions dans le plus pur style Afro-Latin, une présentation en français dans le texte, un soupçon de ce que l’on pourrait qualifier de « Library Music » et, surtout, une autoroute du plaisir que nous/se propose Alfredo Linares et sur laquelle on perçoit l’agilité des doigts du bonhomme sur un clavier, clavier qu’il caresse avec une légèreté et un groove sans pareil.

Cette semaine, on aime ne pas oublier que la musique fait aussi danser.

Dinos – Césaire
Extrait de l’album Stamina – sorti le 27 novembre 2020
Sur le label Universal Music Distribution Deal

Dinos est un passionné de rap et plus particulièrement de l’écriture. Même si cet album n’est pas le meilleur de sa discographie, nous retrouvons les caractéristiques de ce MC de la Courneuve dans « Césaire » le premier clip officiel de son dernier projet.

Une mélancolie, de l’introspection et un rappeur pris en otage par ses sentiments à l’image de son premier couplet « En bas d’chez moi, les receleurs n’ont pas d’amour à revendre, J’me sens sali comme la street, j’me sens trahi comme l’Afrique ». Le titre de cette chanson fait référence au poète et militant Aimé Césaire, inventeur du mot « négritude » ou encore l’acceptation du fait d’être noir, de l’histoire et de la culture qui en découle. Dinos n’a pas fini de nous étonner, lui qui ne se revendique ni de l’ancienne, ni de la nouvelle école.

Pipo Pegoraro – Antropocósmico
Extrait de l’album Antropocósmico – sorti le 10 janvier 2020
Sur le label Caso Raro

Pipo Pegoraro est de ces musiciens discrets mais qui savent se montrer incontournables. On l’a vu dans le collectif afrobeat Bixiga 70, le groupe de funk Alafia, auprès des gais lurons de Xenia Banda et reste complice de la chanteuse Serena Assumpção. Tous les 3 ans environ, le multi-instrumentiste sao pauliste prends du temps rien que pour lui et construit des album éclectiques et denses, presque seul. C’est le cas du dernier : Antropocosmico, sorti en janvier 2020.

Dans le titre éponyme, la dimension compacte, mécanique de sa mégalopole est saillante. On sent comme une pesanteur dans cette composition holiste aux sonorités électropicaliste.

Bonne écoute et à la semaine prochaine !