[Playlist] The Fearless Flyers – Tailwinds

Bien, un peu de calme maintenant ! Vous ais-je déjà parlé du funk ? James Brown, Georges Clinton, Herbie Hancock, Weather Report… vous vous souvenez ? C’est la musique que ce tonton, dont toute votre famille disait de vous méfier, écoutait. Oui, celui aux yeux roses. Et bien saviez-vous que malgré leurs vies dissolues dans le tumulte, les syncopes et les vestes en skaï ; ils inspirèrent nombres de formations, engendrant ainsi une filiation qui, en plus, d’être digne d’intérêt a aussi up-gradé l’héritage. The Fearless Flyers font parti de ces descendants.

Le funk, comme vous le savez (car je sais que vous savez), c’est d’abord de la transe. Un tempo relativement élevé qui empêche d’échanger sereinement des mots doux et des jeux de mots au creux du pavillon ; une puissante sensualité ; si possible un thème (sinon, ça s’appelle du go-go) ; et une harmonisation des musiciens pour appuyer les cadences rythmiques dans un seul et unique but : exciter les glandes sudoripares. En somme de l’afro-beat épuré. Mais pas de débats aujourd’hui, après tout funk ou afrobeat, ça se termine toujours par une histoire de déo.

Depuis les années 2010 et des brouettes, du côté de Détroit (ville emblématique de la soul/funk états-unienne) le collectif Vulfpeck reprend le flambeau du groove par une excitante alternance entre soul ensoleillée et deep-funk. Voilà, le mot est lâché : le funk profond. Ce n’est pas du funk dur, ni du funk massif, et vous l’aurez compris pas du funk léger. C’est du funk qui va au fond du temps, du funk qui sent le musc, véloce, un peu explosif. Du funk qui suinte, qui sent fort et un peu rogue.

Ce funk profond, c’est précisément ce que propose le groupe de cols bleus (ils travaillent dur de leur mains), The Fearless Flyers, extension des Vulfpeck. Composé du guitariste (Cory Wong) et du bassiste (Joe Dart) -du collectif sus-nommé- ces mécanos s’entourent du vétéran du funk, le batteur Nate Smith, et des Delta Force -soufflants aériens- pour colorer et vitaminer les EP sortis en 2018 et 2019.

Au programme : déferlantes de cocottes, pêches de cuivres, isométries musclées à la caisse claire, à exalter le plus apathique des mous et dégivrer les frigidaires.