[Playlist] Polo G – The Goat
Artiste : Polo G
Album : The Goat
Label : Columbia Records
Genre : Rap US
Soundcloud
Il est de retour après son Die a Legend, un premier album saisissant sortie l’année dernière. Ici Polo G enfonce le clou avec un style mélodique pour autant ses chansons sont plus que jamais habitées de meurtres, de chagrin et de douleur. Sa voix à peine produite n’est quasiment jamais doublée, il y a donc peu de choses à distinguer entre les refrains et les couplets.
Ses chansons sont toujours inspirées par le drill hop, sous-genre musical du hip-hop lancé par les jeunes rappeurs et producteurs du South Side de Chicago, sur laquelle Polo G a grandi mais emprunte également aux branches plus classiques du rap.
Ici pas d’interférences extérieures, pas de battements insistant sur A & R ou de fonctionnalités maladroitement greffées. Une production propre, sobre, humble. Un album plus ouvert sur le monde avec une première moitié particulièrement aventureuse, intégrant des collaborations avec des rappeurs de Caroline du Nord et du Tennessee et de tendres chansons d’amour (Martin&Gina, Flex). Il fait ainsi la démonstration d’un talent adaptable et s’apprête à devenir une star improbable du rap game ricain.
Il revient ensuite dans un second temps à sa réflexion sombre et Polo G dessine certains de ses morceaux les plus effrayants et mélancoliques à ce jour : notamment le désespéré et désespérant Relentless. Ses paroles sont le plus souvent simples et perturbantes car il est toujours hanté par la perte. Pour autant il multiplie ici les références à l’extase comme un baume à s’appliquer pour se forger les nerfs avant des affrontements meurtriers. Son message est clair : voler par la force brute la joie à laquelle on ne peut accéder autrement.
En guise de conclusion Il s’empare avec BJ the Chicago Kid, pour le dernier morceau de l’album Wishing for a Hero, de la même chanson de Bruce Hornsby (The way it is) que 2Pac a utilisé pour Changes. Il compare ainsi son état d’esprit à celui de Jay-Z, en promettant à Malcolm X qu’il suivra ses traces.
Avec des références pareil impossible de passer à côté de The Goat.