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[Playlist] Népal – Adios Bahamas

Artiste : Népal

Album : Adios Bahamas

Label : Triple 4 Gear

Genre : Hip-hop français

Lien d’écoute


Également connu sous les pseudos KLM et Grandmaster Splinter, Népal s’en est allé, le samedi 9 novembre dernier à Paris. Il était le co-fondateur de la 75e Session, mais aussi rappeur, producteur compositeur, graphiste, vidéaste…

Un artiste complet comme on aime le dire. Malgré sa discrétion dans ce milieu et sa volonté de rester le visage caché, la reconnaissance de son travail dépasse les frontières françaises avec des hommages venant de Suisse via le rappeur Di-meh ou encore des Belges Caballero, Jeanjass et Roméo Elvis.

À la première écoute, une poésie envoûtante se dégage de cet album, sobre et efficace. On y retrouve aussi ses amis dans plusieurs featurings, tels que Doums, Nekfeu, Di-Meh et 3010. La 4e piste intitulée « Trajectoire » est sûrement celle qui définit le mieux l’artiste, comme en témoigne cette citation : « Le démon reste hors d’atteinte tant qu’mon mental est en rotation, c’est pas important d’être riche si nos corps sont déjà des locations ».

Suite à sa disparition, l’outro de ce morceau composé d’un extrait de discours du physicien suisse Nassim Haramein n’en n’est que plus poignante : « Il faut avoir cette joie de vivre, cette ouverture, cette positivité, parce que la négativité, elle, se détruit par elle-même. Tout c’qu’il faut faire, c’est il faut construire le monde qu’on veut voir dans notre futur. »

À contre-courant de ce qui peut être proposé par certains artistes mainstream actuels, Adios Bahamas s’affirme indubitablement comme un album à écouter, puis à réécouter, encore et encore, afin d’y déceler l’ensemble de la richesse proposée par l’artiste. Des thématiques récurrentes du emcee sont présentes tels que la monotonie du quotidien, la foi, l’introspection, la drogue ou encore la perdition même si l’on peut ressentir une certaine joie de vivre sur d’autres tracks, voire une élévation.

« Afin de respecter sa volonté et sa vision artistique« , les proches de Népal ont permis la sortie de cet album en gardant et respectant son univers. Ce n’est pas un album posthume, mais bel et bien un véritable album, entier, riche et sincère, à l’image ce que pouvait être le regretté Népal.

Une écoute particulière, forcément teintée d’émotion et de réflexion pour les amateurs de hiphop qui suivaient la carrière de cet artiste qui va manquer à l’underground francophone.